Brasserie Galibot : la plus allemande des brasseries françaises

Ce mois-ci on se rend à la frontière allemande où on te propose de rencontrer Alexandre, l’un des trois fondateurs de la brasserie Galibot. Si on doit te résumer en une seule phrase notre échange avec Alexandre : “Bois de la (bonne) lager !”. C’est l’essence de la brasserie Galibot.

Galibot, la fusion de deux brasseries aux styles différents

La brasserie Galibot a été créée il y a deux ans; et est née de la rencontre d’Alexandre et de Thomas et Charly.  Alexandre était le fondateur de Schoenecker Brau, une petite brasserie spécialisée dans les bières de fermentation basses comme les pils, helles, rauchbier etc. Thomas et Charly avaient leur brasserie à leur nom soit “Tom et Charly” et sont spécialisés dans les bières plutôt acides et barriquées (Brett, Barleywine etc.)

En tout, ce sont 13 ans d’expériences de brassages réunis; cinq années pour Schoenecker Brau et huit pour la brasserie Tom & Charly. Depuis cette fusion, Galibot s’est bien développée et peut produire désormais 50 hectolitres par an dans 2200m2 de local. 

Située à 300m de la frontière allemande, cette belle brasserie se distingue par sa maîtrise des lagers et des styles de bières austro-allemand. Leur fer de lance est de proposer ces styles de bières peu connus sur la scène de la bière artisanale française. La lager bas de gamme tout le monde en boit via Heineken, Kronenbourg et consorts. Par contre de la bonne lager travaillée et ayant du goût cela n’est pas courant. Comme Alexandre le dirait “Bois de la (bonne) lager”.

Prochainement, ils proposeront aussi des bières acidulées, la spécialité de Thomas et Charly. En effet, de nouvelles installations et l’arrivée de chais devraient leur permettre de travailler ce type de levures et bactéries particulières. Ils vont pouvoir s’essayer à des mélanges de style bien what the fuck* comme de la lager brettée par exemple.

Alexandre, Thomas et Charly : qui sont-ils?

Alexandre est un ancien commercial en réseau en informatique qui a commencé à brasser chez lui en petite quantité 20L, 50L, 100L et maintenant il a sa propre brasserie. Une des choses assez marquantes est que sa toute première bière a été une… lager (sans surprise). Soit le type de bières le plus difficile à faire en brassage amateur car l’installation et les procédés sont assez complexes. Résultat : ç’a été imbuvable. Depuis il a essayé de brasser tous les styles de bières et a gagné un concours de brassage à Francfort en 2018.  Fort de ses voyages en Allemagne, Suisse et République Tchèque les lagers (qui englobe les pils, helles, rauchier, bock etc.) sont sa passion.

Thomas est un ancien acheteur dans l’industrie des fours industriels comme ceux que Harrys utilisent pour leur pain à burger. Son acolyte Charly était analyste financier. Ils ont découvert la bière craft lors de leur Erasmus au Canada. La découverte d’une multitude de petites brasseries sur Montréal et alentours qui proposaient des bières très différentes des Pils classiques a été l’élément déclencheur. Après avoir connu des bières acidulées et dry hoppées entre outre-atlantique, ils ont créé Tom et Charly, une des premières brasseries de Lorraine à proposer des bières acidulées.

3 profils bien différents et complémentaires unis par la même passion des bières bien faîtes et par une chose : l’échelle de pintabilité. On t’explique ça bientôt.

Pourquoi le nom Galibot ?

On adore poser cette question aux brasseries qu’on rencontre car il y a toujours une petite histoire là-dessous. Galibot c’est le nom donné aux jeunes ados qui descendaient au fond des mines pour aider les mineurs. Un clin d’œil à leur patrimoine et à leur région.

Qu’est-ce qu’on peut boire chez Galibot ?

Leur style principal, ce sont les lagers (bière de basse fermentation) comme les pils, helles, bock etc. Si tu ne connais pas bien la différence entre une Ale et une Lager ou ce qu’englobe le terme “lager”, on te conseille de lire cet article sur les lagers. Il y a beaucoup de styles méconnus de la bière artisanale sous ce terme, c’est un nouveau petit paradis qui s’ouvre à toi.

Leur approche n’a rien à voir avec les lagers que nous connaissons des gros industriels (soit les bières les plus consommées au monde). Les lagers de Galibot sont plus céréalières avec un travail du houblon plus poussé ou parfois avec un twist original comme un ajout de pissenlit etc.

Qu’est-ce que la change ? Juste tout. On passe d’une bière de soif industrielle avec un goût toujours similaire à une bière de soif qui peut aussi être une bière de dégustation. Une couleur différente, un goût fumé comme parfois houblonné. 

La maîtrise de ce style est un art car les procédés sont complexes pour obtenir une bière de qualité (maîtrise de l’eau :  pure et peu chargée en minéraux, ce qui contribue a une belle clarté). Cela explique pourquoi les lagers ne sont pas encore très répandues dans les bières craft. Du moins pour l’instant.

Aujourd’hui ils proposent et savent brasser tout le panel des bières austro-allemande (= autriche, allemande, tchèque). Soit toutes les déclinaison de lager : pils, helles, bock et ses dérivées (maibock, eisbock etc.).

Quand ils font des salons ou des TTO (Tap Take Over), ils se rendent compte que c’est un style de bière qui est apprécié des consommateurs. Ils aiment faire découvrir à des néophytes français ces styles délicieux.

Une prochaine bière à révéler en avance ?

Leur deux premières canettes en 44cl : 

• La Part du lion, une Export Helles : bière charpentée en alcool avec joli bouquet houblonné par le dry hop 
• La Panic at Munich, une Munich Dunkel à la couleur sombre, café et léger en goût. A l’aveugle on pourrait penser que c’est une blonde. Un fiinish sur le pain et le café froid, cela se boit très facilement. 

Les questions Cheers 🍻 par Mon Petit Houblon avec Alexandre

Si tu étais coincé sur une île et que tu pouvais boire qu’un seul style de bière ce serait lequel ?

“Helles de Munich car ça se boit par litre” et si tu bois des bières par litre alors tu t’ennuieras moins*

*même si on te rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, patati patata.

Ta brasserie préférée (hors Galibot) ? Française et étrangère ?

Pour la France, Alexandre a eu dû mal à choisir car on a une belle scène en France avec beaucoup de brasseries qui font des trucs cool. Mais bon il a tout de même choisi Piggy Brewing parce qu’il a pu avoir de belles claques parmi ce qu’ils ont pu proposer.

Pour l’étranger, c’est Lervig, la fameuse brasserie norvégienne qui a été choisie par Alexandre. 

La bière dont tu es le plus fier chez Galibot?

“La fille du feu, une bière fumée, car elle surprend ceux qui ne connaissent pas ce style, et surprend aussi ceux qui connaissent d’autres bières de ce style”. Le côté fumé BBQ peut vraiment surprendre mais à côté de cela ça reste une bière qui se boit très facilement. 

Si tu étais un houblon tu serais lequel ?

“Simcoe – je pourrais dormir dans un matelas de simcoe. Quand tu ouvres un sac de simcoe tu ne l’oublies jamais. L’aromatique est parfait et dans les bières ça marche à tous les coups.”

Une anecdote croustillante concernant Galibot ?

Comme ils sont plusieurs à brasser, ils ont défini un critère de validation des recettes qui est : l’échelle de pintabilité. Il faut pouvoir boire minimum 2 pintes sans être écœuré pour que la recette soit validée. Du coup, ils ne sortent pas une bière si elle n’est pas pintable.

J’espère que la découverte de la brasserie Galibot t’a plu. Maintenant que tu les connais mieux, tu peux même goûter leurs bières dans la Craft Box à travers notre sélection. A commander en septembre pour une livraison en octobre. Une bonne occasion de passer un bon Oktoberfest en découvrant de la lager artisanale.